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BULLETIN TP EXPRESS - AVRIL 2011



Agroalimentaire

Les fermes zéro carbone
Les collégiens appelés à s’impliquer
Par Gaétan Tremblay, journaliste

Comme toutes activités humaines, l’agriculture et l’élevage produisent des gaz à effet de serre. Nature Québec croit que le bilan environnemental des fermes peut être amélioré par des pratiques appropriées. L’organisme fait maintenant appel à des étudiants en agroalimentaire pour inciter les producteurs à ces meilleures pratiques.

Le Protocole de Kyoto et le rapport du GIEC sur le climat ont amené plusieurs pays à adopter des objectifs de réduction des GES. Le Québec s’est engagé à une réduction de 20 % sur la base des émissions de 1990. Le secteur agricole peut contribuer à cet effort. « Le potentiel de réduction et d’accumulation de carbone dans les exploitations agricoles est non négligeable, affirme l’agronome Jeanne Camirand, de Nature Québec. Notre programme Agriculture et climat vers des fermes 0 carbone cible ce potentiel. Ses objectifs de réduction sont de 2 000 tonnes de CO2 pour 2012 avec des engagements de 6 000 tonnes pour 2017. La formule ferme 0 carbone a été imaginée par nous. Elle se justifie dans la mesure où les réductions compensent les émissions. En fait, Nature Québec vise à rendre les exploitations agricoles plus efficaces en matière de lutte aux changements climatiques. »

Les exploitants
Un premier projet, mené de 2008 à 2010, a impliqué les exploitants de trente fermes laitières, porcines ou de grandes cultures de cinq régions du Québec. Nature Québec leur a dispensé de la formation donnée par des experts, et les a accompagnés pour dresser un bilan environnemental dans le but d’adopter des pratiques alternatives. Selon les moyens choisis, les réductions d’émissions ont été de 7 % à 27 %. Elles totalisaient 830 tonnes en 2010 et devraient atteindre 4 300 tonnes en 2014. Ces résultats ont satisfait Nature Québec parce qu’ils confirmaient le désir des agriculteurs de participer à cette lutte et la pertinence des moyens utilisés.

Les étudiants à la rescousse
L’objectif de Nature Québec est maintenant de poursuivre la sensibilisation du milieu agricole sur la réduction des GES par le biais de cégépiens et d’universitaires en agroalimentaire. Le programme Je m’implique à la tonne! s’adresse aux étudiants en agronomie de l’Université Laval de Québec, et aux collégiens inscrits en gestion et exploitation des exploitations agricoles de l’Institut de technologie agroalimentaire de Saint-Hyacinthe et du Cégep de Victoriaville. Sur une base volontaire, 65 étudiants profiteront de leur stage à la ferme pour identifier des sources d’émissions et proposer à l’exploitant des pratiques alternatives. Le stage n’est pas une voie obligatoire; l’étudiant, dont c’est le cas, peut mener cet exercice dans l’exploitation familiale. Les étudiants recevront une formation préalable pour être en mesure d’analyser la situation et de suggérer des solutions et des moyens de les appliquer. En intégrant ces notions, les étudiants se prépareront utilement à leur vie professionnelle. Une dizaine d’étudiants se sont déjà inscrits au programme.

Les pratiques alternatives
Les pratiques suggérées ciblent la réduction des émissions de GES et l’augmentation de la capacité des sols à accumuler le carbone. Certaines portent simplement sur la consommation d’énergie, comme le calfeutrage des bâtiments. La plupart concernent l’exploitation même. Il s’agit par exemple de remplacer des engrais chimiques par des engrais verts de légumineuses pour réduire la production d’azote ou de planter des brise-vent dans les zones de grands vents. L’augmentation de la végétation favorise en effet l’accumulation de carbone tout en protégeant les sols de l’érosion. En élevage, le recours à l’alimentation par phase (c’est-à-dire la distribution de la moulée selon les besoins particuliers à une étape de croissance des bêtes) diminue les pertes de nourriture et minimise les GES produits par les nutriments qui se retrouvent dans le fumier. Certaines pratiques visent la gestion du fumier. Ainsi, l’incorporation directe du fumier à l’épandage permet de diminuer la volatilisation de l’azote. L’installation de couverture sur les fosses à purin est une autre solution intéressante. Recueillir et brûler le méthane réduit les émissions, car, une fois transformé en CO2, ce gaz est 21 fois moins dommageable. Enfin, il y a la méthanisation pour produire de l’énergie. L’impact financier des solutions est évidemment pris en compte. Le cas échéant, les agriculteurs sont informés des programmes de subventions existantes comme le programme Prime-Vert du MAPAQ.

Une réalité abstraite
« Le besoin de sensibilisation est encore important, car les gaz à effet de serre demeurent une réalité abstraite, explique Jeanne Camirand. Nature Québec s’emploie à vulgariser ce phénomène et à informer les agriculteurs sur l’impact de leurs activités sur le climat. À terme, on veut que les agriculteurs prennent en compte les émissions de CO2 dans leur prise de décision. »

Le projet Je m’implique à la tonne! débutera en mai. Un mémoire faisant état des résultats sera publié ultérieurement. Il fournira des indications sur la pertinence des mesures proposées. Les étudiants intéressés sont invités à se porter candidats auprès de Nature Québec. L’adresse de son site est http://www.naturequebec.org.

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