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BULLETIN TP EXPRESS - MARS 2011



TOITURES ET DÉVELOPPEMENT DURABLE
Gaétan Tremblay, journaliste

Les toitures des bâtiments peuvent être conçues, installées et remplacées dans le plus grand respect de l'environnement. Une toiture durable réduit l’empreinte environnementale des bâtiments, atténue les coûts énergétiques et dure plus longtemps. La demande pour ce type de toitures est en hausse.

L’industrie
Des spécialistes étasuniens ont défini la toiture durable comme suit : « … une toiture conçue, construite, entretenue, réhabilitée et arrachée dans le plus grand respect de l’utilisation des ressources naturelles et de la préservation de l’environnement. » Cette définition s’assimile à la vision de l’Association des maîtres-couvreurs du Québec. Selon son directeur technique, Guy Lalonde, le caractère durable d’une toiture réside d’abord dans la qualité de la conception et de l’exécution. Il souligne d’ailleurs l’importance de l’inspection des installations et le rôle que pourrait y jouer l’expertise des technologues en bâtiment. La gamme de produits offerts comprend principalement les systèmes multicouches plus traditionnels (bitume et gravier) et les technologies monocouches (membranes de bitumes élastomères et thermoplastiques).


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« Tous ces systèmes présentent des caractéristiques technologiques ou économiques ciblant des clientèles particulières, commente-t-il. Par exemple, la surface du bitume élastomère peut être refaite pour doubler sa durée. » Cela dit, l’Association s’intéresse de près au concept de toiture durable. Elle prépare une liste des matériaux qui favorisent l'obtention de points pour la certification LEED et elle sondera bientôt ses membres pour mesurer leur intérêt pour les toitures durables.

Les toitures durables
Le Conseil du bâtiment durable du Canada responsable de la certification LEED et plusieurs autres organismes favorisent le développement de systèmes de toitures durables. Toits jardin, réfléchissant ou producteur d’énergie, tous ont un impact positif sur l’environnement urbain.

La toiture jardin
Le toit végétalisé, qui consiste en une couche de sol où croissent des plantes, réunit plusieurs avantages. Ce système atténue les effets d’îlots de chaleur et il réduit les coûts de climatisation. Il absorbe les eaux pluviales pour les détourner des canalisations municipales, favorise la qualité de l’air et ajoute des espaces en zones urbaines. La toiture jardin comporte plusieurs éléments dont des membranes filtrantes et antiracinaires, et un appui structural approprié. Ce système repose sur des normes élevées et son installation requiert des spécialistes, car les infiltrations sont difficiles à localiser et coûteuses à réparer. Enfin, son coût initial est élevé et il exige de l’entretien.

La toiture réfléchissante
Les toits des bâtiments commerciaux ou industriels composent de grandes surfaces qui concentrent la chaleur du soleil. Ils sont coûteux en énergie et leurs couleurs sombres contribuent à créer des îlots de chaleur. Le remplacement d’un toit traditionnel par une toiture réfléchissante est une opération rentabilisée par les économies en climatisation. Selon un rapport du Conseil national de recherches Canada (CNRC), les systèmes de membranes élastomères et thermoplastiques sont préférables aux toits multicouches de gravier blanc en raison de leur plus grande réflexibilité et de leur durabilité supérieure. Également plus faciles à entretenir, ils représentent des volumes moindres de débris à traiter lorsqu’on les remplace.

La toiture à énergie solaire
Les systèmes de toit à énergie solaire produisent une partie de l’énergie consommée par le bâtiment. Ces systèmes conviennent aussi bien aux toits en pente que plats. Deux technologies s’affrontent : celle des capteurs photovoltaïques, qui produisent de l’électricité, et celle des panneaux thermiques qui fournissent de l’eau chaude soit pour le chauffage, soit pour les besoins en eau sanitaire. À la fois coûteux et complexes à installer, ces systèmes exigent une bonne conception et de l’entretien. En raison de la nature de la technologie (les panneaux rigides et les branchements électriques ou hydriques), la démolition peut représenter certaines difficultés.

Secteur en évolution, l’industrie de la toiture se réunira lors du congrès Toitech tenu les 12 et 13 avril prochain au Palais des congrès de Montréal. À n’en pas douter, les discussions techniques y seront intéressantes.

Toits blancs ou végétalisés obligatoires dans un quartier de Montréal

En janvier dernier, l'arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie à Montréal a adopté un règlement exigeant de refaire les toitures des immeubles en toit végétalisé ou avec un matériau réfléchissant suffisamment la lumière pour réduire l'absorption de chaleur par le toit. Les toitures autorisées doivent être végétalisées ou réfléchir le rayonnement solaire d'au moins 78 %. Pascal Bergeron, dont l’entreprise Toitures écosphère inc. installe des toitures réfléchissantes en membrane monocouche EPMD, a déjà noté un accroissement des demandes d’information sur ce produit particulièrement résistant aux agressions bactériologiques et climatiques. Cette initiative de l'arrondissement pour contrer les problèmes d'îlots de chaleur est à suivre.

 

 



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