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BULLETIN TP EXPRESS - SEPTEMBRE 2008


CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET PRIME D'ASSURANCE, UNE TEMPÊTE À SUIVRE

Les changements climatiques et les incertitudes qu’ils présentent ne sont pas sans influencer les assureurs canadiens et québécois. Selon les données du Bureau d’assurance du Canada (BAC), les dommages aux biens liés aux températures extrêmes ont atteint un sommet estimé à 860 millions de dollars entre 1999 et 2004.

Ultimement, ce sont les réassureurs qui écopent, puis qui transfèrent la note aux assureurs. Il est important de connaître le sort que réservent les risques climatiques aux grands réassureurs mondiaux (les assureurs des assureurs), car c’est vers eux qu’aboutissent finalement, tel un entonnoir, toutes les catastrophes assurées de la planète. Ce sont eux qui imposent aux assureurs, d’année en année, les conditions de renouvellement des contrats. Comme les réassureurs ont enregistré des pertes importantes en 2005, les taux de réassurance catastrophe ont augmenté de 30 %. On se souviendra de l’ouragan Katrina qui a coûté à l’industrie de l’assurance la somme record de 40 milliards de dollars. Malgré tout, assureurs et réassureurs ont été capables de bien gérer les risques de concentration et les primes sont demeurées assez stables dans l’ensemble.

Sans avoir eu l’impact de la crise du verglas en 1998 (1,44 milliard de dollars, toutes assurances confondues), les premiers mois de 2008 ont été particulièrement néfastes aux assureurs canadiens. Les tempêtes hivernales, marquées par d’importantes chutes de neige, ont provoqué notamment de nombreux effondrements de toitures, et ont engendré une dégradation des résultats. Uniquement au Québec, on évalue à plus de 7 000 les réclamations dues au poids de la neige.

Au Québec, l’ensemble des municipalités a connu une augmentation importante des sinistres déclarés dans trois classes d’assurance : en assurance des biens, principalement à cause de plusieurs effondrements de toitures ou de vents violents, en assurance responsabilité, à cause des nombreuses sorties des équipements de déneigement, et en assurance automobile, marquée par un nombre d’accidents de la route beaucoup plus élevé.

Sur les six premiers mois de l’année, la situation des sinistres d’importance reliés au climat ne s’est guère améliorée. De nombreux assureurs québécois ont connu une augmentation importante des réclamations reliées aux piscines ce printemps et aux tempêtes de grêle en juin dernier (14 000 réclamations). On peut également mentionner, à titre d’exemple, le programme d’une association québécoise que nous assurons, assurée par l’entremise de DPLM, qui est exposée aux aléas climatiques. Ce programme a généré des pertes importantes : on compte dix réclamations majeures liées aux conditions climatiques, dont neuf réclamations liées aux effondrements de toits et une autre liée aux vents violents.

Mais, sans contredit, les dégâts d’eau constituent la principale cause de toutes les réclamations en assurance habitation au Québec. Selon le Bureau des assurances du Canada, les assureurs ont ainsi versé aux Québécois 500 millions de dollars en 2005. Pour la période estivale, les assureurs s’attendent à verser des sommes importantes à leurs assurés pour qu’ils puissent remettre en état leur habitation et leur automobile. Rappelons-nous les violents orages de juin dernier où les assureurs estiment à 6 000 les réclamations aux résidences et à 10 000 les réclamations aux automobiles endommagées. Quant au mois de juillet, les assureurs devraient être très, très sollicités. Enfin, le début août n’a guère été plus rassurant avec des précipitations records dans plusieurs régions du Québec, notamment la Côte-Nord, Chaudière-Appalaches, Charlevoix et Baie-Saint-Paul.

On voit que le réchauffement climatique, dont parlent tous les experts, risque d’engendrer des réclamations de plus en plus coûteuses dans l’avenir. Que faire ?

D'abord, s’assurer que notre contrat d’assurance habitation est le plus étendu possible. La grêle et les tempêtes de vent sont généralement couvertes, mais il faut un avenant pour couvrir les piscines, les spas et les saunas extérieurs. Les dégâts d’eau causés par le débordement des conduites publiques d’eau potable ou des installations sanitaires sont couverts. Cependant, ceux causés par les inondations, crues des eaux, fuites ou débordements, ou par les infiltrations par les murs, portes et fenêtres sont couverts par un ajout au contrat d’assurance habitation (avenant).

Même si on ne peut pas éviter totalement les sinistres, on peut adopter des stratégies pour les prévenir ou, à tout le moins, pour réduire leur ampleur. Les assurés peuvent faire preuve de clairvoyance pour maintenir leur prime à un niveau acceptable : consolidation de toutes leurs assurances vers un même assureur, hausse des franchises (après tout, les assurés peuvent facilement absorber les premiers dollars de perte) et prévention. C’est le maître mot.

Les exemples de prévention en hiver sont nombreux : déneiger régulièrement la toiture, déglacer et entretenir les escaliers extérieurs, veiller à ce que les sorties d’urgence ne soient pas bloquées, entretenir les véhicules et s’assurer que les pneus soient en bonne condition. En ce qui concerne les dommages par l’eau, il est possible d’éviter ou de diminuer les dégâts : bien calfeutrer le pourtour des portes et fenêtres, s’assurer que les descentes fluviales s’écoulent loin des fondations; se doter d’une pompe de puisard et de drains à clapet antiretour, ne pas entreposer les documents importants au sous-sol, etc.

La prévention permet de présenter à son assureur, lors du renouvellement de la police, un dossier de qualité. Les assureurs tiennent à conserver ce genre de clients pour qui la sécurité de leurs activités est importante. L’expérience mondiale nous le montre, on ne peut aller à contre-courant des aléas climatiques, mais chacun d’entre nous a les moyens de prévenir certains sinistres et d’améliorer son portefeuille d’assurance.

En terminant, il est utile de comprendre comment on fixe les taux de primes en assurance et pourquoi les risques climatiques, notamment les tempêtes, ont un impact direct sur les primes que nous payons aux assureurs. Les trois paramètres qui déterminent la prime sont : 1) la fréquence des sinistres déclarés; 2) le coût moyen des sinistres (total des indemnités divisé par le nombre de sinistres); et 3) les tendances ou projections des années futures par rapport aux années passées. On voit bien que la fréquence et la sévérité des sinistres ont une incidence directe sur les primes. Les risques climatiques font peur aux assureurs, car ils ont un effet multiplicateur. Ils provoquent des dommages en série.

Sur les 30 dernières années, le nombre de catastrophes climatiques a doublé et la sévérité des pertes assurées a été multipliée par sept. Au début des années 60, les catastrophes naturelles mondiales coûtaient 8 milliards de dollars aux assureurs, alors que les cinq premières années du nouveau millénaire ont coûté 212 milliards.

Cette chronique vous est offerte par Dale Parizeau Morris Mackenzie, votre courtier d'assurance. Pour en connaître davantage sur le sujet ou sur nos services, nous vous invitons à communiquer avec nous au 1 800 361-8715.

Prenez de l'assurance.

 

 

 

 



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