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BULLETIN TP EXPRESS - OCTOBRE 2008


LA BOURSE DU CARBONE POUR LUTTER CONTRE L'EFFET DE SERRE

Les pays signataires du Protocole de Kyoto se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz carbonique (CO2) ce qui a mené à l’établissement de bourses nationales du carbone. Ce système international d’échanges de droit d’émissions en prenant pour base le gaz carbonique permet de financer la lutte au changement climatique. La Chicago Climate Exchange aux États-Unis, pays qui a pourtant tourné le dos à Kyoto, a ouvert ses activités en 2003. Les mécanismes, fruits de l’alliance surprenante des marchés financiers et de l’environnement, sont maintenant en place.

La bourse du carbone fonctionne comme une institution régulière où acheteurs et vendeurs transigent. Une entreprise qui dépasse le quota d’émissions fixé par son pays doit acheter des crédits à la hauteur du dépassement alors qu’une entreprise dont les émissions sont moindres peut vendre ses droits inutilisés. Une entreprise peut aussi acheter des droits d’émission en investissant dans des projets réalisés dans des pays en voie de développement. La base du mécanisme d’échanges est la tonne de CO2 dont le prix est établi à partir de l’offre et la demande. Les entreprises qui refusent de s’intégrer au marché se voient imposer des amendes élevées.

Ce mécanisme d’échanges favorise les investissements dans des technologies moins polluantes. Pour qu’il soit efficace, il faut toutefois que le prix des quotas soit suffisamment élevé pour inciter les entreprises récalcitrantes à procéder aux investissements. Malheureusement, en Amérique du Nord, le coût de la tonne de CO2 n’est que de 10 $.

Plusieurs défis se posent à l’efficacité du système international d’échanges. Notamment celui de l’intégration des pays à l’économie émergente qui sont l’Inde et la Chine, cette dernière étant peut-être la plus grande émettrice de GES.

Le recul canadien

Le Canada, qui avait fait figure de chef de file à la Rencontre sur les changements climatiques de Montréal de 2005, a fait marche arrière avec l’arrivée de conservateurs au pouvoir. Leur intention est de limiter l’intensité des émissions sans imposer de cibles absolues. De plus contrairement à l’Europe, le Canada s’est engagé sur une pente douteuse en fixant un prix limite à la tonne de CO2. Le gouvernement a en effet instauré un fonds qui fixe la contribution des entreprises émettrices à 15 $ la tonne de CO2. Il limite ainsi de facto les hausses possibles. Ce qui est tout à fait contre-productif puisqu’un prix trop bas incite les entreprises à payer des droits de polluer plutôt que d’implanter des technologies plus coûteuses.

Les sables bitumineux de l’Alberta offrent un bon exemple de l’utilité du système d’échanges. Leur extraction implique l’emploi de techniques de nettoyage consommatrices d’énergies fossiles et qui font de ces exploitants de grands émetteurs de CO2. Soumises à des quotas d’émission, ces entreprises devraient débourser de fortes sommes pour acheter des droits de polluer à la hauteur de leurs activités. Ainsi, ces exploitants seraient inévitablement amenés à investir largement pour mettre au point des méthodes moins dommageables pour l’environnement.

Bourses et marché

Plusieurs bourses canadiennes ont indiqué leur intérêt pour le marché du carbone, mais l’absence de cadre réglementaire leur a interdit de passer rapidement à l’action jusqu’à l’ouverture en mai dernier du Marché climatique de Montréal. « Toutefois, il faut distinguer entre bourse du carbone et marché du carbone, dit Jean Nolet d’Éco-Ressources, un consultant en matière d’énergie et de changements climatiques. Si les transactions sont peu importantes à la bourse même, le marché du carbone n’en est pas moins actif. Les entreprises préfèrent transiger sur une base volontaire et de gré à gré. » Ce marché très actif est constitué de grands émetteurs industriels québécois et nord-américains qui achètent des droits à des promoteurs de projets à caractère environnemental en captage des biogaz dans les sites d’enfouissement, en compostage, en production d’énergie renouvelable, etc.

Rôles des technologues professionnels

Les technologues professionnels peuvent contribuer aux activités de ce secteur en accomplissant plusieurs types de tâches. Leurs expertises sont utiles pour identifier et quantifier les possibilités de réduction de GES des entreprises émettrices. Les technologues peuvent aussi agir en tierce partie à l’intérieur d’équipes de validation des technologies ou en tant que vérificateurs chargés de s’assurer que les résultats des technologies implantées soient obtenus année après année.

 

 



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