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BULLETIN TP EXPRESS - NOVEMBRE 2009


EMBALLAGES ÉCOLOGIQUES
DES ENTREPRISES QUI DONNENT LE TON

par Gaétan Tremblay, journaliste

L’emballage écologique est une nécessité sociale. Les sites d’enfouissement sont régulièrement agrandis pour accueillir, entre autres, des rebus d’emballage au volume incompressible. Heureusement, certaines entreprises rompent avec cette pratique en développant leurs propres emballages verts.

L’entreprise qui désire minimiser les impacts environnementaux de ses emballages doit appliquer trois concepts. D’abord, les 3 R-V qui consistent à réduire la quantité de matières et de ressources nécessaires pour fabriquer un emballage, à le réemployer, et à le recycler ou le valoriser lorsqu’il n’est plus utilisé. Ensuite, l’analyse de cycle de vie, c’est-à-dire la somme des impacts environnementaux de la fabrication, de l’utilisation et de l’élimination d’un produit. Enfin, l’écoconception qui est le processus de conception qui tient compte des impacts environnementaux. L’application réussie des trois concepts suppose la capacité chez l’entreprise de réévaluer les résultats en vue d’une amélioration continue. Quelques entreprises québécoises ont posé des initiatives en ce sens. Elles ont été reconnues par Éco entreprises Québec (ÉEQ) lors du concours Contenants, emballages et imprimés plus verts.

Ce concours vise à créer une émulation parmi les entreprises qui doivent emballer leurs produits. Il y va de leur intérêt, car l’environnement c’est pour elles aussi une question de gros sous.

Au Québec, la Loi sur la qualité de l’environnement oblige les entreprises et organismes assujettis à compenser financièrement les municipalités pour la moitié des coûts nets de la collecte sélective. L’ÉEQ est l’organisme qui représente les contributeurs auprès des municipalités et de Recyc-Québec. En 2007, le secteur des détaillants, distributeurs et fabricants de produits a contribué à 85 % de la compensation totale. Leur rôle est donc important. L’ÉEQ sensibilise ces entreprises aux bonnes pratiques environnementales et voit au partage de l’information. En réduisant le poids environnemental de leurs activités, les entreprises abaissent leurs coûts et elles améliorent leur productivité. Voici deux initiatives récompensées par le concours.

Un emballage de papier
postconsommation

L’entreprise en télécommunications Telus a agi de façon spectaculaire en éliminant toutes les matières plastiques de ses emballages d’accessoires. Les nouveaux emballages sont faits à 100 % de fibres de papier postconsommation. Leurs étiquettes recyclables, certifiées FSC (Forest Stewardship Council), sont fabriquées dans une usine alimentée par des énergies vertes, imprimées avec des encres végétales et collées avec un adhésif végétal. L’emballage est entièrement recyclable. L’entreprise a également revu sa façon d’utiliser ses emballages. Ils ne sont plus scellés. Le produit peut donc être retiré de sa boîte plusieurs fois. Facile à manipuler, l’emballage ne subit aucun dommage jusqu’à ce qu’il soit vendu. De plus, il peut être mis au recyclage immédiatement si le client choisit de ne pas l’emporter. Enfin, son format maximise le nombre de produits par cargaison.

Avant Après

L’utilisation d’un seul matériau abaisse les coûts de transport vers l’usine de fabrication. L’entreprise a réduit ses coûts d’emballage de 37,5 %. Sur le plan environnemental, le gain représente 981 arbres, 28 285 kg de déchets solides, 2 675 millions de litres d’eau, 62 112 kg d’émissions atmosphériques et 4 041 mètres cubes de gaz naturel. Il ne s’agit pas d’une action isolée pour l’entreprise. Telus participe à un programme de plantation d’arbres et elle a détourné 86 000 téléphones des sites d’enfouissement en 2008.

Une bouteille plus légère
La compagnie A. Lassonde inc. s’est attaquée au problème des bouteilles de plastique. Sa bouteille de 300 ml a été repensée; elle est maintenant jusqu’à 50 % plus légère que celle couramment utilisée. Même le bouchon a été allégé de 10 %. La réduction équivaut à 668 tonnes d’emballage par an. L’entreprise a été plus loin en modifiant le processus de fabrication. Les bouteilles sont fabriquées et remplies dans l’usine, et leur manutention (palettes et remorques) a été optimisée. L’étiquette est maintenant imprimée avec des encres à base d’eau et sans UV. En réduisant son empreinte environnementale, l’entreprise a abaissé ses coûts d’emballages et de transport. Ici aussi, la nouvelle bouteille n’est pas une initiative isolée. L’entreprise a notamment recyclé les rejets de production et elle a réduit la consommation d’eau par litre de jus produit.

Autres lauréats
Le concours Contenants, emballages et imprimés plus verts a récompensé d’autres entreprises et organismes : Yves Rocher et son emballage cosmétique durable, Groupe papiers fins Cascades pour son emballage recyclable de rame de papier, et Revenu Québec dans la catégorie Imprimés.

 

Poser un regard différent
Des centaines de milliers de produits sont offerts aux consommateurs dans des emballages qui ne correspondent pas aux nouvelles exigences environnementales. Les technologues — employés dans des milliers d’entreprises de fabrication et de distribution ou agissant comme consultants — peuvent participer à l’évaluation, à la recherche et à la mise au point d’emballages écologiques. Plus qu’un simple problème technologique, l’emballage vert procède d’une manière particulière de voir le produit dans son cycle de vie. En tant que gestionnaires, designers industriels, spécialistes de l’environnement ou en génie industriel, les technologues possèdent des compétences pour sensibiliser l’entreprise et lui proposer des solutions à toutes les étapes de la conception, de la fabrication et de la distribution des produits.


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