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BULLETIN TP EXPRESS - NOVEMBRE 2008


HIVERS EXCEPTIONNELS ET DÉNEIGEMENT MUNICIPAL
Par Gaétan Tremblay

En 2008, les chutes de neige plus qu’abondantes ont imposé un lourd fardeau aux municipalités. Certaines devront revoir leurs méthodes de gestion des activités de déneigement.

Le Québec a péniblement expérimenté l’hiver dernier les immenses problèmes créés par un hiver exceptionnel. Aux problèmes de circulation, il faut ajouter des délais et des coûts additionnels pour le déneigement. À tel point qu’on s’est demandé quelle était la viabilité hivernale de nos villes. C’était le thème du congrès présenté en octobre dernier par l’Association québécoise du transport et des routes (AQTR) où plusieurs experts municipaux y ont résumé les situations affrontées dans leur ville.

Dans la vieille capitale : tirer les leçons de 2008

La ville de Québec reçoit une moyenne de 310 cm de neige par an. En 2008, elle faisait face à 558 cm. Une armada de 700 camions a effectué 443 439 transports de neige vers 14 dépôts et une fondeuse à neige. Presque 13 millions de m3 de neige ont été transportés alors que la capacité totale des dépôts était de 9 millions de m3. En janvier, déjà 200 cm de neige couvraient le sol. En février et mars, sept dépôts étaient combles et fermés. La situation a nécessité l’optimisation des dépôts en activité et l’ouverture de trois sites temporaires. La facture a été salée : 20 millions de dollars. Le substantiel déficit a été occasionné par les kilomètres additionnels parcourus par les camions pour atteindre les sites de déversement déplacés, par la valeur des contrats gonflée par l’augmentation des quantités transportées et par les compensations pour le surplus de travail. Diverses solutions sont envisagées pour éviter ces problèmes en 2009. Elles seront principalement de souffler plus de neige sur les terrains, de renforcer les équipements dans les dépôts à neige, de maximiser les délais et d’aménager un nouveau dépôt. Enfin, une réserve de 20 millions de dollars sera constituée pour affronter les futurs hivers hors normes prédits par les modèles climatiques.

Lévis : rentable malgré un hiver exceptionnel

Les hivers exceptionnellement rigoureux coûtent cher aux municipalités. Lévis n’y fait pas exception avec ses 1 000 km de rues et de routes à entretenir. Toutefois, l’impact y a été considérablement atténué par la décision de se doter des ressources humaines et matérielles pour effectuer le travail. « Dans le but d’améliorer les opérations, commente Alain Francœur, T.P., directeur des Réseaux et équipements, la municipalité avait précédemment lancé un appel d’offres avec analyse qualificative et critères de pondération. Cette procédure a permis de constater, après examen, qu’il était plus rentable d’effectuer nous-mêmes le travail. » Lévis a donc engagé et formé du personnel et acheté des équipements. Cette décision s’est révélée judicieuse : même en situation d’hiver exceptionnel, la satisfaction de la population a été accrue. De plus, une économie de 100 000 $ a rendu possible la construction d’un entrepôt devenu nécessaire. La propriété des équipements de déneigement a aussi permis d’effectuer un entretien préventif approprié pour abaisser très notablement le nombre de bris. « Pourtant, ajoute Alain Francœur, le rude hiver avait soumis l’équipement à dure épreuve. Ainsi, l’utilisation des souffleuses, normalement de 400 heures, avait dépassé les 1 000 heures en 2008. »

En agissant à rebours de la tendance qui est de s’en remettre au secteur privé, Lévis a obtenu des résultats appréciés des contribuables. Une leçon qui pourrait sans doute servir à d’autres municipalités.

 

 

 



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