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LUC MASCOLO, T.P., DE LA DÉTERMINATION À TOUTE ÉPREUVE Par Gaétan Tremblay
Natif de Sherbrooke, Luc Mascolo, T.P., naît sourd. Jamais il n’entendra la voix humaine. Aussi, le français demeurera une langue étrangère, sa véritable langue maternelle étant le langage des signes québécois. Il fait son primaire dans une école spécialisée de Montréal. En 1974, un projet pilote d’intégration lui permet d’entreprendre son cours secondaire à l’école Lucie-Pagé. Le projet s’interrompt après le 4e secondaire. Alors qu’on lui conseille d’abandonner les études comme le font beaucoup de personnes sourdes, Luc Mascolo, T.P., insiste pour continuer. Il termine son 6e secondaire à l’école Le Triolet de Sherbrooke. Encouragé par ses professeurs, il décide d’entreprendre des études collégiales. Il choisit le génie civil autant pour demeurer à Sherbrooke que par affinité. En effet, étant inhabiles à maîtriser la langue parlée et écrite, les malentendants sont plus à l’aise avec le concret et les calculs mathématiques. Il est officiellement admis jusqu’à ce qu’on s’aperçoive qu’il est sourd. Le refus est motivé par l’absence de services adaptés. Ses enseignants interviennent, et le cégep revient sur sa décision. Les débuts sont difficiles, la communication étant la principale limitation. Certains enseignants l’appuient, d’autres sont ouvertement réticents. Comme il n’y a pas d’interprètes, quelques-uns de ses professeurs acceptent de lui consacrer du temps après les cours. Il recourt également au système « D », glanant les informations sur les cahiers de notes de ses condisciples. Il persévère et obtient son diplôme collégial en 1984. Il devient la première personne sourde à obtenir un diplôme collégial et toujours la seule à exercer en génie civil. Pendant les cinq premières années de sa vie professionnelle, il est contractuel pour un laboratoire d’analyse des sols. Il obtient ensuite un poste permanent de technicien en génie civil au soutien des projets à la gestion de l’eau de la Ville de Sherbrooke. Il s’intègre facilement dans un milieu qu’il connaît bien, son père ayant été directeur général de la municipalité. Ses tâches consistent à produire des plans de projets en aménagement urbain tels que des passages piétonniers. Il relève le défi quotidien malgré une communication réduite. L’entourage réagit positivement; plusieurs apprennent même le langage des signes. Luc Mascolo, T.P., adhère à l’OTPQ qui lui procure un environnement professionnel. Bénévolat Luc Mascolo, T.P., rêve d’une société où toutes les difficultés sont aplanies. Même si tous ses espoirs ne se sont pas réalisés, ses efforts ont des effets bien concrets. Pendant plus de vingt ans, Luc Mascolo, T.P., a exercé un leadership exemplaire. Il est un modèle pour quiconque a une cause à défendre. Le technologue professionnel est devenu une personnalité régionale interviewée par les médias locaux. Plusieurs récompenses lui ont été décernées : le Prix Raymond-Dewar 2006, le prix Louis-Beaupré de Centraide Estrie pour le bénévolat et le Prix À part entière de l’Office des personnes handicapées pour la région de l’Estrie.
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