PUBLICATIONS


|   Communiqués
|   Mémoires
|   Rapports annuels
|   Enquête salariale
|   Dépliants et brochures
|   Revue Le Technologue
|   Bulletin TP Express



Accueil » Accès au public » Publications » Bulletin TP Express


BULLETIN TP EXPRESS - MAI 2009


NORME PLUS SÉVÈRE DU RADON
COMMENT DÉPISTER LE RADON ET CORRIGER LA SITUATION DANS NOS DEMEURES ?
Par Gaétan Tremblay

Les effets nocifs sur la santé humaine du gaz radon ont incité Santé Canada à rehausser la norme sur les émissions acceptables de ce gaz dans nos habitations. Une campagne de sensibilisation sera lancé afin d'inciter les propriétaires à détecter le gaz et à prendre les mesures correctives pour résoudre le problème.

Le radon est un gaz radioactif libéré par le sol qui se concentre dans les milieux fermés comme les habitations. Suite à des études effectuées aux États-Unis et en Europe, Santé Canada a récemment réévalué sa dangerosité. L’organisme a décidé de réduire considérablement le taux annuel de concentration acceptable en l’abaissant de 800 à 200 Bq/m3. Ce qui veut dire qu’on devra probablement intervenir dans plus de bâtiments et appliquer des mesures de corrections plus sévères. Malheureusement, il n’y a pas de tableau récent de la situation au Canada, car les données de terrain sont absentes. Ce tableau d’ensemble est nécessaire pour décider du type d’interventions et des mesures de mitigation à prendre. Le premier objectif de Santé Canada est de sensibiliser les propriétaires à la nécessité de mesurer les taux de concentration dans les habitations. Au cours des deux prochaines années, on compte vérifier la situation d’un total de 15 000 bâtiments.

L’ennemi
Le radon est un gaz particulièrement dangereux, car rien n’avertit de sa présence. Cette substance naturelle est inodore, incolore et insipide. On ne constate sa présence dans un édifice que lorsque ses conséquences se manifestent chez l’humain par l’apparition de la maladie après de longues années d’exposition. Ce gaz radioactif causerait 10 % des cancers du poumon au Canada. L’Institut canadien du cancer lui attribue environ 20 000 des décès causés par cette maladie en 2006. Évidemment, le tabagisme est un facteur aggravant.

La détection
Le problème affecte les bâtiments existants à la ville ou la campagne, mais les agglomérations sont plus à risques. Plusieurs variables jouent : la formation géologique, le type d’habitation, le système de ventilation, l’état des fondations; chaque cas est un cas d’espèce. Le radon s’infiltre dans les sous-sols par une fissure dans le béton ou par un trou autour de tuyau d’évacuation. Il emprunte parfois le drain français ou pénètre par la fosse de captation.

Une mesure effectuée sur une longue durée est essentielle pour déterminer le risque. Plus elle est longue et plus la mesure sera précise. Prendre une unique lecture procure peu d’informations. Par nature, le phénomène d’émission fluctue dans le temps. La mesure devrait idéalement s’effectuer sur une période d’un an. Une période minimale de trois mois est toutefois acceptable si elle est située en période de chauffe.

Plusieurs outils de détection sont disponibles. C’est d’abord le détecteur à charbon actif, qui permet une lecture rapide, mais non précise. Santé Canada lui préfère le détecteur alpha de type passif et la chambre d’ionisation à électret. Le temps d’exposition terminé, les détecteurs sont retournés au laboratoire pour analyse. Les autres instruments disponibles, le détecteur alpha actif et le moniteur de radon en continu, sont réservés aux spécialistes. Les propriétaires peuvent obtenir par la poste du matériel de détection auprès de l’Association pulmonaire canadienne et d’entrepreneurs certifiés.

Pour plus d’information sur les mesures du radon, vous pouvez consulter le document de la Société canadienne d’hypothèques et de logement Le radon : Guide à l’usage des propriétaires canadiens.

Les mesures correctives
Plusieurs mesures correctives sont applicables. On doit préalablement obturer les fissures dans la dalle et les murs du sous-sol. La ventilation passive sous la dalle est la première mesure envisagée. Elle consiste en un tube de captation qui pénètre directement sous la dalle pour évacuer le gaz à l’extérieur. Elle permet d’équilibrer la pression dans le bâtiment pour éviter que la pression négative aspire le gaz à l’intérieur. Si la mesure ne suffit pas et si le taux demeure très élevé, on procédera à une dépressurisation active. Il s’agit d’installer un ventilateur d’extraction contenu dans un boîtier étanche qu’on fixe au conduit. Il crée une dépressurisation directement sous la dalle qui attire tout le gaz qui s’y réfugie pour l’évacuer.

La qualité de l’air
Les données recueillies serviront à définir des approches d’interventions efficaces. Ces résultats seront intégrés dans les codes du bâtiment. Ces interventions destinées aux nouvelles constructions, par exemple l’installation de membranes étanches sous la dalle, s’ajouteront aux autres moyens de lutte contre la pollution de l’air intérieur.

Formation à venir
De la formation est offerte aux spécialistes, dont les technologues en mécanique du bâtiment. Elle leur permettra d’informer leurs clients, de les conseiller et leur proposer des solutions pour remédier au problème. Des sessions de formation sur la mesure du radon auront lieu à l’hôtel Holiday Inn Select de Montréal du 3 au 5 juin; celles sur les atténuations destinées les experts et spécialistes, du 9 au 12 juin. Pour obtenir la liste des entrepreneurs distributeurs de détecteurs, on doit communiquer avec Santé Canada au 1-800-561-3350 ou par courriel à radon_quebec@hc-sc.gc.ca. Le numéro de téléphone pour s’inscrire aux formations est le 1800-565-1179.

 



© L’Ordre des technologues professionnels du Québec (OTPQ). Tous droits réservés.