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BULLETIN TP EXPRESS - JUIN 2011


François Désy, T. P., au service du développement régional
Gaétan Tremblay, journaliste

Le cheminement de carrière de François Désy, T. P., possède pour fil conducteur une passion pour la gestion. Diplômé en gestion d’entreprise agricole, expert en bâtiment, cet administrateur de société agréé se consacre depuis presque dix ans au développement de la Côte-Nord, tout en assumant la présidence de la Société des traversiers du Québec.

Des champs au bâtiment
Natif de Québec, François Désy est d’abord attiré par la gestion d’entreprise agricole. Il étudie à l’Institut de technologie agricole de La Pocatière. Toutefois, malgré son diplôme obtenu en 1981, il choisit de se professionnaliser en bâtiment. « Je suis T. P. en agriculture, précise-t-il. Mais mon champ de pratique est en bâtiment. » Pendant dix ans, il est à l’emploi d’un entrepreneur de la région de Québec; il occupe diverses fonctions, dont celle de gérant de projets. Il complète ses connaissances de terrain au moyen de la formation continue. En 1994, sa carrière bifurque lorsqu’il est embauché par l’Association provinciale des constructeurs d’habitation du Québec (APCHQ). Constamment entre le bureau et le chantier, il accompagne les entreprises en relations du travail, et en santé et sécurité. Cet emploi fait vibrer en lui une autre fibre. Il avoue que s’il devait retourner aux études, il choisirait le droit. Il retrouve cet élément de justice dans les relations du travail. « La plupart des entreprises comptent cinq employés et moins, dit-il. Elles ont besoin d’aide. C’est très valorisant de faire valoir leur bon droit et de contribuer à la solution positive d’une problématique. »

Sur la Côte-Nord
En 1999, des raisons professionnelles obligent son épouse, et le couple, à s’installer sur la Côte-Nord. Très vite François Désy est conquis par cette région. Il convainc alors l’APCHQ d’y ouvrir un bureau d’affaires dont il est responsable. Toutefois, en 2002, le bureau doit fermer en raison de restrictions budgétaires. Mais, François Désy, qui a pris racine dans la région, décide d’y demeurer. L’occasion lui en est fournie lorsque la Chambre de commerce de Baie-Comeau (rebaptisée depuis de Manicouagan) lui propose d’en prendre la direction. Pendant les années qui suivent, il est appelé à jouer un rôle très actif dans le développement économique et social de la région et de ses collectivités. En 2008, il entre à l’emploi de la Ville de Baie-Comeau qui le nomme directeur général en 2009. Lorsque cette expérience de gestion municipale prend fin, il retourne à la Chambre de commerce de Manicouagan aux fonctions de Vice-président exécutif et de directeur général.

Gérer au service de la population
Sa préoccupation pour les affaires publiques est constante. À deux reprises, François Désy effectue une tentative à une élection provinciale. Il manifeste également son intérêt pour la gestion des sociétés d’État. Le signal est capté par le gouvernement qui, en 2005, le nomme président du conseil d’administration de la Société des traversiers du Québec. Cette société d’État assure un rôle de premier plan pour les populations de la Côte-Nord et de la Gaspésie. Outre les liaisons essentielles de Tadoussac — Baie-Sainte-Catherine ou de Baie-Comeau — Matane, les navires de la STQ effectuent la desserte de plusieurs municipalités maritimes, dont Saint-Augustin sur la basse Côte-Nord, et celle des Îles-de-la-Madeleine.

Un événement majeur survient en 2008. « Les règles de gouvernance des sociétés d’État sont alors modifiées, explique-t-il. Les postes de président et de PGD sont scindées, et on recherche des administrateurs indépendants et qualifiés. Ces changements ont amélioré la transparence dans ces sociétés. Le conseil d’administration est maintenant investi de réels pouvoirs qui lui permettent de définir les orientations. Les administrateurs sont vraiment en mesure d’influer sur le développement régional. » Pour parfaire ses compétences acquises en gestion, François Désy s’inscrit en 2008 au Collège des administrateurs de société de l’Université Laval. Il obtient le titre d’administrateur de société certifié (ASC) et il adhère à l’Ordre des administrateurs agréés en 2009.

De grandes satisfactions
Deux situations, vécues très intensément, lui ont tout particulièrement procuré des satisfactions. La première est le conflit, en 1996, des Cours de l’Atrium dans la région de Québec qui opposa les entrepreneurs de l’APCHQ à de grands syndicats de la construction. Le litige, très médiatisé, a duré dix jours et a dû être tranché en justice. « L’entente survenue a accordé des avantages aux entrepreneurs que nous défendions, dit-il. La deuxième situation est intervenue lors de la construction du réservoir de Toulnustouc. Ce conflit impliquait Hydro-Québec, des autochtones et des entreprises de la région. La Chambre de commerce de Manicouagan a participé aux discussions et elle a réussi à protéger les intérêts des entrepreneurs de la région. »

François Désy adhère à l’OTPQ en 1990. Son titre professionnel lui permet de poursuivre une activité qu’il affectionne tout particulièrement : celle d’expert en bâtiment devant les tribunaux. Il se fait d’ailleurs le projet de continuer à exercer plus intensivement cette activité qui le passionne comme tout ce qui touche au domaine du droit.

Des projets
Les cinq prochaines années pourraient être très actives. « Le Plan Nord du gouvernement québécois est une excellente opportunité pour les gens qui veulent développer la région, affirme-t-il avec conviction. On le critique sans doute parce qu’on voudrait y trouver une recette toute faite. Or, j’y vois plutôt un outil. Il appartient à notre communauté, incluant les populations autochtones, d’utiliser cette volonté d’accompagnement pour donner à notre région les leviers nécessaires à son développement. D’ailleurs la Côte-Nord est déjà en transformation. Sept-Îles attire maintenant plus de familles qu’elle n’en cède. Le développement régional va consolider ce renversement de flux démographique. Le temps est de notre côté pour faire de cette opportunité une réussite. »

Très investi dans sa carrière, le temps consacré aux loisirs a toujours été limité. « Au cours des dernières années, je suis enfin parvenu à mieux concilier travail et loisirs. La Côte-Nord m’a fait découvrir le nautisme et la plongée sous-marine. Ce qui m’a conduit plus récemment à pratiquer ces sports dans les mers du Sud. » Également, il parcourt régulièrement les sentiers de randonnée du parc Le Jardin des glaciers de Baie-Comeau.

À 48 ans, la retraite semble lointaine. Toutefois, lorsque viendra le temps de passer à autre chose, François Désy envisage déjà de se tourner vers le bénévolat. Continuer à servir sa communauté demeure pour lui une puissante motivation.

 


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