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BULLETIN TP EXPRESS - JUIN 2010


Les routes de l'avenir dès maintenant
Découvrez les dernières technologies routières

Par Gaétan Tremblay, journaliste

La recherche et développement dans le secteur de la construction routière s’active pour mettre au point des produits et procédés qui abaissent les coûts de construction, allongent la durée de vie utile des routes, limitent les coûts d’entretien et réduisent les impacts environnementaux. Cet article présente quelques nouvelles technologies de revêtement routiers.

L’enrobé tiède

L’enrobé tiède est un procédé frugal en énergie et à faible impact environnemental. Il abaisse de 20 % à 50 % la consommation énergétique et réduit les émissions degaz carbonique, de monoxyde de carbone et d’oxyde d’azote de 20 à 50 %. À l’échelle d’un pays, ce sont des centaines de milliers de tonnes de CO2 de moins dans l’atmosphère. L’enrobé standard est composé de 95 % de granulés et de 5 % de bitume. Pour obtenir une matière suffisamment maniable pour l’étendre sur la fondation, le mélange doit être chauffé à environ 180 °C. Le procédé d’enrobé tiède permet d’abaisser d’environ 50 °C la température du mélange sans altérer les propriétés mécaniques de la chaussée. Ce résultat est obtenu en incorporant au bitume un additif composé pour la moitié de matières premières renouvelables. Le volume d’additif est faible, soit quelques kilogrammes par tonne de bitume.



L’enrobé phonique

La macrostructure de cet enrobé spécial parvient à atténuer le bruit généré par le passage des véhicules sur les routes à vitesses élevées situées en zone habitée. En plus de réduire le bruit de moitié, ce pavage accroît la sécurité routière. Il offre en effet une excellente adhérence sans favoriser le phénomène d’aquaplanage.

 

Le béton drainant

Le béton drainant est un choix environnemental avisé. Les eaux de ruissellement contiennent des huiles qui polluent nos cours d’eau. Le béton drainant remédie à cette pollution en captant l’eau de pluie pour la laisser s’infiltrer dans le sol où elle est traitée naturellement. Utile pour les stationnements, le produit s’applique aux rues et routes à faible circulation. Ce béton spécial, composé de gros granulats, de liants et d’eau, contient peu de sable. Aussi, la chaussée comporte des vides. Au lieu de ruisseler en surface, l’eau traverse la chaussée poreuse. Efficace pour la gestion des eaux de pluie, le béton drainant limite les investissements pour la construction et l’entretien des infrastructures de traitement des eaux. Il permet en même temps de réapprovisionner les nappes phréatiques, ce qui est un avantage en période de changements climatiques. Enfin, sa couleur claire aide à atténuer l’effet îlot de chaleur en milieu urbain.

 

Le béton compacté au rouleau et le béton routier compacté

Les surfaces en béton — drainant ou conventionnel — possèdent plusieurs avantages sur les chaussées d’asphalte. Le béton compacté au rouleau (BCR) les pousse plus loin encore. Très résistant, le BRC est économique et utile pour l’environnement. Il permet de valoriser des sous-produits industriels comme la fumée de silice et d’incorporer au mélange des granulats recyclés. Sa couleur pâle amoindrit le rayonnement thermique le jour, et elle diminue les coûts d’éclairage la nuit.

Après avoir fait ses preuves dans de nombreux projets de pavage industriel, le BCR devrait apparaître sur nos autoroutes. En effet, une variante technologique adaptée aux conditions de construction routière, le béton routier compacté, a été testé sur une section de l’autoroute 15 Nord. Cette méthode se distingue, entre autres, du BCR par l’emploi d’une paveuse à haut pouvoir de compaction au lieu d’une paveuse conventionnelle. Le bilan semble positif. Le tronçon de route réalisé répond aux standards en matière de propriétés mécaniques. Toutefois, d’autres aspects, comme la résistance à l’écaillage, devront observés sur une plus longue période.


Le recyclage des chaussées

Autant pour des raisons économiques qu’environnementales, le recyclage des chaussées dégradées s’impose aux gouvernements. Une méthode fait de plus en plus consensus en Europe et aux États-Unis : le retraitement haute performance au ciment (RHP). Cette méthode réutilise les matériaux de la chaussée bitumineuse à remplacer, ce qui réduit considérablement les coûts de matériaux neufs et de transport. La technique consiste à pulvériser les éléments de la chaussée (recouvrement, fondation et sous-fondation). Ces matériaux sont stabilisés en y mêlant un liant, le plus souvent du ciment sec. Il est incorporé au matériau additionné d’eau. La nouvelle fondation de type BCR est ensuite compactée au rouleau vibrant. La dernière étape consiste à ajouter une couche de roulement d’asphalte ou de béton. Cette méthode offre un avantage double additionnel : une capacité portante supérieure et une remise en service rapide de la route.

Un micro revêtement de polymère



Les chaussées d’asphalte sont relativement fragiles. Leur surface, surtout, se dégrade trop facilement. L’industrie propose une solution : le revêtement de polymère composite à base de ciment (Portland Polymer Composite Micro-Overlay). L’enduit, qui a été testé 12 ans aux États-Unis sur tous les genres de route, réunit plusieurs avantages : une grande durabilité et une économie de la moitié du coût d’un revêtement d’asphalte. Le choix d’une couleur pâle permet d’atténuer le rayonnement thermique des chaussées. Le revêtement, qui adhère aussi bien au béton que sur le métal, agit comme un scellant sur les surfaces vieillies. C’est un procédé rapide. Par temps chaud, la route est remise en service en seulement 30 minutes. Enfin, l’enduit routier est sécuritaire car il offrant une bonne adhérence.

 


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