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BULLETIN TP EXPRESS - Décembre 2011


Le Centre technologique en aérospatiale :
Un équipement de pointe pour fédérer le développement technologique
Par Gaétan Tremblay, journaliste

L'édifice du Centre technologique en aérospatiale (CTA) a été inauguré officiellement le 24 novembre dernier. Après 18 ans d’existence, le Centre possède enfin ses propres installations. Le nouveau bâtiment abrite des équipements de pointe qui permettront à ce Centre collégial de transfert technologique (CCTT) d’accroître ses activités de développement technologique essentielles à la compétitivité des entreprises aéronautiques québécoises.

Auparavant dispersés dans les locaux de l’École nationale d’aérotechnique (ÉNA) de Saint-Hubert, le Centre technologique en aérospatiale (CTA) regroupe maintenant ses laboratoires sous un seul toit. « Le CTA possède trois fois plus d’espace et plusieurs nouveaux équipements », affirme son directeur général, Pascal Désilets. « Le centre peut mener plus de projets pour mieux servir les besoins des entreprises québécoises dans quatre domaines : l’usinage, les matériaux composites, l’inspection et l’avionique. » Le CTA est membre du réseau des Centres collégiaux de transfert technologique (CCTT) et il s’autofinance à hauteur de 85 %. Son conseil d’administration de 13 membres comprend des représentants d’entreprises importantes en aéronautique, dont Bombardier, Pratt & Whitney, CMC Électronique, Héroux-Devtek, etc.

L’usinage
Les projets menés en usinage visent à favoriser une plus grande utilisation de l’automatisation en avionnerie. Cette tendance s’impose de plus en plus dans la fabrication d’appareils de grande série comme le A-320 d’Airbus, mais elle est moins généralisée qu’en production automobile. Le CTA dispose maintenant d’équipements robotiques — notamment quelques robots de 500 kg de puissance exécutant dix axes de déplacement — qui permettront de définir des méthodes applicables dans les entreprises québécoises de taille moyenne. Les plus grandes ont déjà amorcé cette évolution. La fabrication de la Série C emploiera plus de robots alors que Pratt & Whitney utilise une chaîne de montage pour fabriquer les moteurs qui équiperont l’appareil.

Matériaux composites
L’usinage est la principale activité du CTA, mais le domaine des matériaux composites gagne en importance. « Ils représentent la tendance de l’heure en construction d’aéronefs », explique Pascal Désilets. « Les caractéristiques de légèreté et résistance de ces matériaux — fibres de carbone, fibres de verre, thermoplastique — permettent d’alléger les appareils et de réduire leur consommation d’énergie. » Le Boeing 787 est sans doute le plus connu de ces nouveaux appareils, mais tous les avionneurs emprunteront bientôt cette voie. La Série C de Bombardier contient 46 % de matériaux composites.

L’utilisation de ces matériaux soulève toutefois des problèmes qu’il faudra résoudre. Par exemple une mèche coûtant 35 $ percera 1 000 trous dans une feuille d’aluminium, alors qu’il faut dépenser 1 000 $ pour en percer 35 dans un matériau composite. Le travail mené en collaboration avec les entreprises permettra de mettre au point des outils ou procédés, moins coûteux, et mieux adaptés aux besoins des entreprises et aux caractéristiques des matériaux.

L’inspection
L’inspection des pièces en matériaux composites (ou de métal) permet d’améliorer les procédés de fabrication. Alors qu’une pièce de métal est usinée à partir d’un seul bloc, les composites sont multicouches : c’est donc leur fabrication qui leur confère leurs caractéristiques mécaniques. Le CAT emploie des appareils d’investigation non destructive pour localiser les faiblesses des pièces. Ces systèmes de thermographie, de radiographie et de laser aux ultrasons auscultent dans divers axes des pièces en surface ou dans la structure même du matériau. Le CTA est le seul à réunir de tels équipements sur un seul site.

L’avionique
L’avionique est un secteur en développement au CTA. Le centre dispose maintenant de chambres environnementales dans lesquelles les équipements d’instrumentation sont soumis à divers tests : tourbillons de sable ou de poussières, de vibrations et de températures extrêmes. Ce laboratoire, pour lequel le CTA s’est associé avec le Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ), permettra aux entreprises québécoises d’effectuer ici à Montréal tous les tests de la norme RTCA DO-160F. Auparavant ils devaient se rendre en Europe ou aux États-Unis.

Le CTA aborde d’autres secteurs de recherche. Il participera au projet d’analyse de fin de vie et le recyclage d’un jet CRJ de Bombardier. Le démantèlement de l’appareil se fera dans une optique d’écoconception visant à réduire le nombre de pièces. Le projet permettra de mesurer la rentabilité du recyclage, une préoccupation qui deviendra particulièrement aiguë avec l’augmentation des pièces faites de matériaux composites.

Un Centre collégial de transfert technologique
Le CTA compte 30 spécialistes (ingénieurs et techniciens) auxquels s’ajoutent les professeurs de l’ÉNA, qui travaillent sur des projets spécifiques, et des étudiants. En tant que Centre collégial de transfert technologique, le CTA accorde une grande importance à son rôle en formation. « L’impact de nos activités sur l’enseignement donné par l’ÉNA est tangible, » explique Pascal Désilets. Ces retombées se matérialisent notamment par le biais de l’expertise acquise par des professeurs avec les nouvelles technologies et par les visites d’étudiants à nos installations. »

« Ce nouvel édifice mieux outillé procure au CTA une autonomie qui ajoute à notre crédibilité vis-à-vis de l’industrie », précise Pascal Désilets. « Nous avons même réussi à attirer l’entreprise italienne Dema aéronautique qui a choisi la région de Montréal pour implanter son usine d’assemblage de pièces destinées à la Série C de Bombardier. » Par le biais de ses partenariats avec les entreprises, le CAT est maintenant plus en mesure de favoriser la compétitivité de nos entreprises dans un domaine de haute technologie et ajoute de la vitalité économique pour la région. Quelque 10 000 personnes sont employées par l’industrie aéronautique dans la région de Longueuil.

 


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