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BULLETIN TP EXPRESS - DÉCEMBRE 2008


BIOPLASTIQUES ET BIOPOLYMÈRES : PLANCHES DE SALUT ENVIRONNEMENTAL ?
Par Gaétan Tremblay                                                    

Sacs et bouteilles d’eau en plastique encombrent les sites d’enfouissement et enlaidissent nos rues. La solution résiderait dans les plastiques biodégradables.

Des biopolymères aux bioplastiques

Les bioplastiques sont fabriqués à partir des biopolymères qui proviennent premièrement d’organismes vivants. Ils sont connus depuis plusieurs décennies. L’automobile Ford des années 1930 contenait déjà des pièces de plastique provenant de soja. Ces biopolymères sont obtenus à partir de cellulose (bois, coton, etc.), d’amidon (pomme de terre, maïs, etc.), de la protéine de soya et par certaines réactions chimiques chez les bactéries.

Les biopolymères sont également synthétisés à partir de ressources renouvelables. Ces molécules polymérisées proviennent de l’acide lactique présent dans l’acide contenu dans le sucre des betteraves, du maïs, etc. Cet acide est obtenu par fermentation de la matière première. Les triglycérides constituent l’autre source de molécules polymérisables. Les triglycérides sont des lipides contenus dans les cellules humaines et animales ainsi que dans les huiles végétales.

Outre les procédés de fermentation anaérobique faisant parfois appel à des micro-organismes génétiquement modifiés, on obtient des matières plastiques en se servant des plantes elles-mêmes par l’intervention du génie génétique. Les chercheurs sont parvenus à créer une variété de la plante Arabidopsius thaliana qui sécrète naturellement l’enzyme qu’utilisent les bactéries pour produire le plastique. Le plastique est extrait à l’aide d’un solvant. La résine est ensuite séparée du solvant par distillation.

La recherche québécoise

Des chercheurs québécois sont à l’œuvre dans cette filière prometteuse. BioMatera est une entreprise du Saguenay en technologies environnementales, spécialisée en biopolymères. L’entreprise a élaboré un procédé innovateur permettant de produire une gamme de polymères entièrement biodégradables à partir de matières premières renouvelables. Ces polymères, appelés PHA (PolyHydroxyAlcanoates), sont produits naturellement par certaines bactéries. Les quelque 300 bactéries productrices de PHA recensées génèrent au moins 80 monomères qui sont des éléments de différenciation. Selon leur composition en monomères, les polymères offrent des propriétés mécaniques et physico-chimiques différentes (rigidité, point de fusion, cristallinité, etc.). C’est grâce aux propriétés diverses de ces résines, qu’on peut fabriquer une gamme de produits – sacs, pellicule d’emballage, bouteilles d’eau, et autres – qui ont pour trait dénominateur commun leur innocuité environnementale.

Le bémol environnemental

Ces technologies de fabrication de plastiques sont très séduisantes puisque, malgré la pénurie de pétrole annoncée, elles nous assurent une abondance de matières plastiques sans risques pour l’environnement. Mais n’oublions pas les incertitudes qui y sont associées. Rappelons-nous que cette production implique parfois une concurrence pour l’utilisation du sol à des fins alimentaires. La solution serait une plante qui servirait ces deux finalités : nourrir l’humanité et fabriquer des plastiques pour protéger cette nourriture.


Crédit de la photo : Nature Works

 

 



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