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BULLETIN TP EXPRESS - AVRIL 2008


Réhabiliter une conduite d’aqueduc de grand diamètre
Par Marie-Josée Huot

La Ville de Montréal a procédé cet hiver à la réhabilitation d’une conduite principale d’aqueduc de 1800 mm de diamètre situé sous le boulevard Pie-IX. Pour réhabiliter la conduite endommagée de type béton armé précontraint (modèle C301E), l’administration municipale a choisi de procéder à l’insertion d’une conduite en acier de diamètre inférieur au diamètre de la conduite existante.

Ausculter pour éclairer nos décisions
C’est dans le cadre de travaux d’auscultation par fibre optique dans la conduite que des défaillances ont été relevées dans la structure du tuyau d’aqueduc. Après auscultation complète, la ville décide alors de réhabiliter la conduite principale du boul. Pie-IX afin d’éviter des bris éventuels et que la situation s’envenime davantage. L’enjeu pour la municipalité est de sécuriser l’alimentation en eau potable de tout le secteur est de l’île de Montréal tout en limitant les inconvénients que cela entraîne à la circulation routière.

Inspecté préventivement, l’état de la conduite permet d’envisager avantageusement la réhabilitation plutôt que le remplacement. La réhabilitation présente plusieurs avantages. Il y a moins d’entraves à la circulation qu’avec un chantier de remplacement. Les coûts sont moins élevés que le remplacement. Les conduites sont plus rapides à installer que sur un chantier de remplacement puisque la technique de réhabilitation choisie permet de remettre en état 150 m de conduite par jour comparativement à 30 m par jour pour le remplacement. Enfin, la technique sélectionnée est éprouvée et permet de prolonger la durée de vie de la conduite pour plusieurs décennies.

Insertion d’un tuyau d’acier dans la conduite existante
Compte tenu de l’importance du tronçon à réparer dans le réseau d’eau potable de la ville, le choix de la technique de réhabilitation se devait d’être avisé. « Il existe plusieurs techniques de réhabilitation de conduite d’aqueduc, mais seule la technique d’insertion d’un tuyau d’acier avait été testée avec succès par la ville sur de grands diamètres de conduite en béton armé précontraint. Nous avons donc fait un choix responsable dans les circonstances », explique Jean-François Dubuc, ingénieur à la Ville de Montréal.

La réhabilitation des 2,75 km de conduite s’est effectuée à grande vitesse. Le contrat a été attribué à la firme Constructions Louisbourg Ltée. Chaque section de conduite fabriquée par la société Hyprescon Ltée (maintenant Hanson) pèse cinq tonnes et mesure 6,1 m. Déposé au fond d’un puits d’accès, chaque tuyau d’acier a été poussé à l’intérieur de la conduite existante à l’aide un équipement motorisé spécifique à ce chantier. La nouvelle conduite vient s’arrimer à une autre. Une double garniture assure l’étanchéité de chaque joint. La nouvelle conduite est ensuite testée à l’air pour vérifier son étanchéité. On procède ultérieurement à l’injection d’un coulis de béton qui vient remplir l’espace entre la conduite d’accueil et la nouvelle conduite en acier. L’injection du coulis de béton se fait par des forages en surface à tous les 100 m par de petits tuyaux en acier soudés sur la conduite existante. Le temps froid ne nuit pas à ces opérations. Il retarde même le temps de cure du coulis de béton durant l’opération d’injection et assure ainsi une mise en place adéquate.

 

 



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