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BULLETIN TP EXPRESS - Août 2012



Le Projet de Monorail de TRENSQUÉBEC
Par Christian Bolduc
Éditeur et directeur de rédaction

Le moteur-roue existe depuis 18 ans déjà. Invention de l’ingénieur et physicien québécois Pierre Couture qui, avec son équipe de recherche à Hydro-Québec, avait l’ambitieux projet (abandonné depuis) de bâtir un véhicule avec cette technologie électrique à base magnétique, l’idée a été récemment relancée par le projet Le monorail TRENSQUÉBEC afin d’intégrer cette technologie novatrice à un vaste réseau national de monorails suspendus écoresponsables pour le transport de personnes et de marchandises, et ce à la grandeur du Québec.

Un projet qui, à ce jour, a reçu l’adhésion de 31 000 Québécois qui souhaitent une première implantation rapide dans le corridor Montréal/Québec, mais éventuellement partout au Québec entre les pôles urbains centraux que sont Sherbrooke, Rimouski, Chicoutimi, Trois-Rivières, Rivière-du-Loup, la Gaspésie, la Côte-Nord via Charlevoix, l’Abitibi et Gatineau. L’efficacité de la technologie permettrait également de relier rapidement Montréal à Boston, New-York, Washington ainsi qu’à toutes les banlieues de la métropole québécoise.

Le transport collectif réinventé

Pourquoi un tel engouement populaire envers un projet écoresponsable encore embryonnaire qui n’a pas, à ce jour, été sérieusement récupéré politiquement? Plusieurs raisons expliquent ce succès populaire quasi instantané: elles sont technologiques, économiques, écologiques et logistiques.

L’intégration de moteurs-roues (16 par wagon) au monorail permet d’abord d’offrir, en complète autonomie, des vitesses allant jusqu’à 250km/h sur plusieurs centaines de kilomètres avec des wagons individuels pouvant, chacun, transporter entre 60 et 75 personnes confortablement assises, ou encore jusqu’à 10 tonnes de marchandises dans des wagons réfrigérés ou pas. Silencieux, le monorail permettrait de parcourir les 253km entre Montréal et Québec en... 1heure seulement. Sans polluer et sans se stresser.

Économique, unique au monde et flexible parce qu’il peut s’installer partout sans défigurer le paysage, cette technologique de monorail mue par un moteur-roue serait montée sur des pylônes d’acier de 10 mètres ne nécessitant pas l’ajout d’infrastructures complexes et coûteuses (ponts, viaducs, routes, etc.), peuvant s’installer en bordure du réseau routier existant, coûterait 3 à 4 fois moins cher qu’un train à grande vitesse (TGV), c’est-à-dire autour de 12 millions de dollars du kilomètre contre 35 millions de dollars pour son rapide concurrent.

Un trafic routier à bonifier

Avec une affluence oscillant entre 40 000 et 140 000 véhicules par jour, le corridor Montréal/Québec (autoroutes 20 et 40) est le plus achalandé, polluant et coûteux au Québec, notamment en carburant et en usure de pavage. 

Ces 11 millions de déplacements annuels augmentent forcément la pression sur le réseau routier, lequel est également soumis aux caprices de l’hiver, des camions lourds, etc.

Sa détérioration entraine donc des coûts supplémentaires et importants pour l’entretenir et le garder en bon état de circuler. L’objectif de TRENSQUÉBEC serait de transférer vers son monorail à moteurs-roues une quantité importante d’automobilistes vers son transport collectif à émission de GES frôlant le zéro.

Il y a de la place entre le transport par autobus et par train, lesquels absorbent actuellement 1,3 million des 11 millions de déplacements annuels dans ce corridor. Il y a aussi de la place pour réduire le nombre de camions qui font Montréal/Québec. À ce jour, on constate autour de 3 000 déplacements quotidiens entre les deux principales agglomérations du Québec.

À Montréal, l’intégration d’un réseau tentaculaire de monorails aux modes de transport existants permettrait, à terme, de réduire considérablement la congestion sur l’île et autour ainsi que le niveau de pollution qui l’accompagne irrémédiablement, la perte de productivité liée aux retards, améliorer la fluidité et l’efficacité des déplacements, notamment l’hiver alors que le monorail ne nécessite aucun entretien lorsque la neige tombe, et d’améliorer la qualité générale de notre existence.

Et du développement économique national

Outre la rentabilité qui demeure spéculative mais vraisemblable, et ce compte tenu du peu d’entretien et de la longévité du produit, les responsables du projet TRENSQUÉBEC notent que l’implantation d’un réseau de monorails permettrait de développer l’économie «verte» du Québec.

En effet, le Québec est riche en acier, en expertise wagon, le moteur-roue y a été inventé et les usines sont assez nombreuses et performantes pour tout construire ici. Au total, disent encore les responsables de TRENSQUÉBEC, on peut créer jusqu’à 90 000 emplois. Surtout si le monorail à moteurs-roues est exporté partout dans le monde, le Québec peut devenir un véritable leader en la matière...

C’est à faire rêver, non?

Référence:
http://www.transportdurablemagazine.org/transport-collectif.html


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