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BULLETIN TP EXPRESS - AOÛT 2011


Mot du président
Responsabiliser et professionnaliser

Monsieur le Ministre des Transports du Québec,

Après vous avoir lu, vu et entendu sur plusieurs tribunes et dans les médias pour rassurer le public et annoncer vos actions d’urgence et celles à venir, je crois que l’une des voies d’amélioration des pratiques facile, justifiée, rapide et nécessaire d’appliquer est celle de la professionnalisation et de la responsabilisation de la contribution des technologues - que votre ministère appelle les « techniciens en travaux publics » - du ministère des Transports et des firmes privées mandatées par votre ministère dans les processus d’inspections préventives et de relevés d’état des ouvrages, de préparation de plans et devis et de surveillance des nombreux travaux.

Pour les bacheliers en génie de votre ministère ou des firmes privées vous exigez - et cela semble aller normalement de soi pour la qualité et la sécurité des tâches et des ouvrages qu’ils réalisent - qu’ils soient encadrés par le Code des professions et par un Ordre professionnel appliquant tous les principes et les mécanismes de protection du public visant la compétence et l’intégrité d’un professionnel  lorsqu’il est assujetti au système professionnel québécois. Pourquoi les technologues qui réalisent pourtant 70% des tâches du processus d’ingénierie ne sont-ils pas assujettis obligatoirement aux mêmes exigences d’encadrement, de responsabilité et d’imputabilité imposées par le Code des professions et un Ordre professionnel ?

Peu de citoyens savent que, par le passé et encore actuellement, n’importe qui - avec ou sans une formation reconnue appropriée et sans aucune obligation d’appartenance à un organisme de contrôle de sa compétence et de son intégrité - peut effectuer des tâches technologiques variées et à risques comme la réalisation de relevés des données techniques sur le terrain, la participation à des parties de la conception, à la préparation des plans et devis de construction, à l’inspection pendant les travaux et durant la vie de l’ouvrage et au contrôle de la qualité en laboratoire ou sur place des matériaux utilisés, tant dans le secteur public que dans le secteur privé.

Avec les constats d’incidents malheureux, de vieillissement inquiétant d’ouvrages coûteux, d’investissement massif d’argent public nécessaire dans nos infrastructures, l’une des mesures qu’il est grand temps d’appliquer et rapidement pour renforcer les mécanismes, les pratiques et les précautions visant la sécurité et l’intérêt public par le ministère des Transports est d’exiger de toute personne qui réalise des tâches complexes et à risques dans le processus d’ingénierie d’être membre et assujettie aux mécanismes de contrôle de la pratique d’un Ordre professionnel.

Avec la quantité des infrastructures existantes à maintenir en bon état et celles à construire pour notre développement économique et celui des collectivités sur tout notre vaste territoire (comme dans le Plan Nord), il y aurait lieu de revoir la règlementation d’encadrement professionnel et de mettre en place une utilisation, une organisation du travail et une responsabilisation optimales des ressources humaines engagées dans ces ouvrages.

Les ingénieurs ne sont pas les seuls intervenants détenant l’expertise technologique requise. Tout le travail requis ne se fait pas et ne peut être fait par eux seuls. Ils ne sont pas assez nombreux et ce serait trop coûteux pour la  société, non compétitif avec le reste du monde. C’est comme si on voulait faire fonctionner la santé avec les seuls médecins et autres spécialités universitaires sans un apport très volumineux de tâches remplies par des professionnels de niveau collégial comme les infirmières, les technologistes médicaux, les inhalothérapeutes et autres professionnels  des techniques de la santé.

Monsieur le Ministre, nous vous offrons notre entière collaboration dans les réflexions et les mesures de révision de tout le processus et des pratiques de réalisation des mandats et des ouvrages d’infrastructures, à l’interne du MTQ comme par les firmes privées mandatées,  que vous avez de façon responsable annoncées pour des résultats concrets sous peu. Nous sommes convaincus qu’une réorganisation du travail rendra les 850 « techniciens en travaux publics » de votre ministère plus efficaces et plus performants sur tous les dossiers en cours en ce moment au Québec. Il y a effectivement une pénurie de main-d’œuvre hautement qualifiée dans les secteurs de la construction et du génie civil au Québec. Une façon de l’atténuer est de mieux utiliser le personnel technique et de le responsabiliser professionnellement. Ce sont des gens qui détiennent un DEC de trois ans issu de l’enseignement supérieur en sciences appliquées.

Alain Bernier, T.P., président

 


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