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BULLETIN TP EXPRESS - AOÛT 2008


PROBLÉMATIQUE ENVIRONNEMENTALE EN ÉLECTRONIQUE : L'URGENCE D'AGIR
Par Gaétan Tremblay

Contrairement aux Nord-Américains, les Européens prennent très au sérieux les impacts environnementaux de l’industrie électronique. C’est pourquoi les importantes directives RoHS, DEEE et EUP ont été édictées par le Parlement européen. Dans un contexte de globalisation, ces règles s’appliqueront tôt ou tard à nos entreprises. On le sait peu, mais le Québec s’insère dans le deuxième plus important couloir mondial industriel en microélectronique après Silicone Valley. Parmi nos 600 entreprises actives, une centaine fabrique des composantes électriques et électroniques intégrées à des produits finis européens, souvent après avoir transité par les États-Unis. Notre industrie ne peut ignorer les exigences européennes sans risquer de voir ses produits bloqués aux douanes.

Les directives européennes

La directive RoHS (Restriction de l’utilisation de certaines substances dangereuses dans les équipements électriques et électroniques) vise l’élimination de substances potentiellement dangereuses utilisées dans la fabrication des équipements électriques et électroniques. Ces substances interdites sont quatre métaux lourds (plomb, mercure, cadmium et chrome hexavalent) et deux retardateurs de flammes dans les plastiques (polybromobiphényles et polybromodiphényléthers). Pour se conformer à la directive, les entreprises doivent modifier certaines méthodes de travail, éliminer la soudure au plomb et utiliser des tests de compatibilité des composantes.

Le Parlement européen a promulgué en 2005 une seconde directive. Nommée DEEE (Déchets d’équipements électriques et électroniques), cette directive cherche à éviter l’enfouissement des équipements électroniques jetés aux poubelles et favorise la récupération des métaux précieux rares et indispensables à l’industrie. La directive rend l’industrie, et notamment les assembleurs de produits finis, responsable des produits de la conception jusqu’à leur fin de vie. Les entreprises doivent prévoir le traitement et la disposition de tous les éléments des équipements (métaux, plastiques, etc.). Elles doivent aussi déclarer le pourcentage de recyclage et de revalorisation des équipements identifiés par un marquage spécifique.

L’Europe a renchéri avec une troisième directive. La directive EUP (Écoconception de produits utilisant de l’énergie) introduit l’écoconception des appareils électroniques de consommation courante. Ses exigences en réduction d’énergie et recyclage ciblent, comme son nom l’indique, tout le cycle de vie des produits de la conception à leur disposition finale. En janvier 2008, le processus a été concrétisé avec l’apparition du nouveau standard de déclaration IEC/PAS 62545 en écoconception des produits électriques et électroniques.

Application imminente

Jusqu’à tout récemment, ces normes de portée internationale sont demeurées lettre morte. Toutefois, elles pourraient devenir bientôt réalité et limiter notre capacité d’exportation. Déjà alertés, les gouvernements canadien et québécois recherchent des solutions pour éviter, par exemple, que l’application de ces directives serve de mesures de protectionnisme. L’urgence est manifeste : nos entreprises doivent passer à l’action pour devancer leur mise en vigueur.

Au Québec

Depuis quelques années, un technologue professionnel sonne l’alarme. Il s’agit de Xavier Guillaud, T.P. Le technologue, qui est président d’une entreprise en métrologie, a joué et joue un rôle important dans la sensibilisation et l’adaptation nécessaire de nos entreprises aux nouvelles exigences internationales.

En 2005, à la demande du ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation (MDÉIE), le Regroupement de l’industrie de l’électronique (RIE) créait le Bureau d’aiguillage au sans-plomb (BASP) pour préparer nos PME aux exigences européennes. L’action du nouvel organisme dirigé par
M. Xavier Guillaud a permis de rattraper ce retard par des formations qui ont pris fin en février 2007. Son mandat terminé, Xavier Guillaud a entrepris une nouvelle initiative en se joignant au Centre de services aux entreprises du Cégep de Granby Haute-Yamaska. Son but : créer un Centre collégial de transfert technologique (CTTT) spécialisé en écoconception. Xavier Guillaud travaille actuellement à concrétiser sa mise sur pied.

Le centre ne travaillera pas en vase clos. Il établira plusieurs partenariats, notamment avec le CRIQ (Centre de recherche industrielle du Québec). Le CCTT en écoconception s’emploiera à transférer vers les PME une expertise déjà accessible à la grande entreprise. Ajoutons que d’autres secteurs, comme celui de la plasturgie, seront touchés.

 

Et la métrologie

La métrologie, ou étalonnage des équipements de mesure, est une science indispensable en fabrication industrielle. C’est la précision des équipements de fabrication qui procure la qualité du produit. Or aussi utile que soit la métrologie pour l’industrie, il n’y a pas de formation offerte au Québec. En tant que président de ppm métrologie, Xavier Guillaud déplore la grande rareté des candidats de valeur. Aussi, il a pris l’initiative de convaincre le Cégep de Granby Haute-Yamaska d’offrir une formation spécialisée qui pourrait s’intégrer dans un DEP ou DEC. Xavier Guillaud s’efforce d’obtenir l’appui de deux organismes majeurs du domaine — le National Conference of Standards Laboratories (NCSL) International (étatsunien) et le Collège français de métrologie — pour doter le Québec d’une expertise essentielle à notre activité industrielle.




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